C'est une évidence, la franchise commerciale a le vent en poupe, mutualiser la communication et le marketing n'a que des avantages. C'est ainsi que les frappés de Daech (ou Etat Islamique) viennent d'ouvrir une succursale à Gaza sous l'enseigne "EIIL", Etat Islamique d'Irak et du Levant. Quasiment le même jour, au Caire, une cinquantaine de nations étaient réunies pour lever les fonds nécessaires à la reconstruction de Gaza. On sait désormais que la somme de 5,4 milliards de dollars sera débloquée, une moitié à destination de la reconstruction, l'autre à l'Autorité palesinienne. Le Qatar donnera un milliard (qui n'ira pas au PSG !), l'Union Européenne 568 millions, dont 50 millions donnés par la France opulente et généreuse.
A partir de là, on peut légitimement se poser la seule question qui vaille : à quoi seront attribués ces fonds, à des écoles, à des hôpitaux, à des logements, à des lance-roquettes, ou se retrouveront-ils bien à l'abri dans des coffres zurichois ou genevois ? Et quel sera le pourcentage prélevé pour la cause de l'Etat Islamique (et du Levant !) qui n'a pas ouvert boutique à Gaza pour aller à la plage le dimanche ?
Quelle hypocrisie de notre part que de se forcer à croire en l'honnêteté de ce pouvoir corrompu depuis toujours. Avons-nous oublié les centaines de millions détournés par le couple Arafat et ses sbires, ce brave Yasser que Chirac embrassait à l'envi, et que le magazine Forbes classait en son temps comme le 9e chef d'Etat le plus riche de la planète avec quelque 200 millions de dollars de biens ? De l'argent versé par les contribuables occidentaux à la cause de l'OLP, comme aujourd'hui l'Union Européenne est le premier bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne : près de trois milliards d'euros versés depuis 2007 pour des projets non aboutis, ou pour des salaires de fonctionnaires "qui ne travaillent pas" comme le précisait la cour des comptes de l'UE. On rappellera au passage que Gaza est le territoire le plus aidé de la planète par habitant.
Cette ouverture d'une franchise Daech à Gaza est aussi le signe d'une porosité du pouvoir en place, incapable de maîtriser les éléments les plus radicaux, discrédité par la corruption, et qui se retrouve aujourd'hui infesté par un islamisme qui ne manquera pas de séduire les plus jeunes dont la seule ambition est de ne rien faire pour relever leur pays, hormis faire la guerre à tout le monde... et aux autres. Et avec l'argent des "idiots utiles" que nous sommes, leurs affaires ne peuvent que prospérer...
LE CHRONIQUEUR