« Il ne s’agit pas uniquement de l’avenir de l’Europe mais de l’existence même de l’Europe » menace Le premier ministre Papandréou, exhortant la France et l’Allemagne à payer la note laissée par la république hellénique chez l’épicier du coin. Quel culot ! Depuis le printemps 2010, les plans d’aide ont succédé aux aides planifiées, mais rien ne semble avoir bougé, hormis bien sûr les cohortes de manifestants refusant toute politique de restrictions, puisque c’est connu, tout ce qui est arrivé n’est pas de la faute du peuple, mais de ses dirigeants, et bien sûr du capitalisme sauvage.
Pourtant, de 2000 à 2007, la Grèce a connu l’une des plus fortes croissances de la zone euro, son PIB grimpait de plus de 4% chaque année. Mais voilà, cette manne économique n’a pas suffi pour éponger les déficits colossaux dus à un secteur public surdimensionné, représentant un quart de la population active, avec des embauches clientélistes qui concernent les gouvernements de droite comme de gauche, et dus à des dépenses publiques plus que généreuses (+ de 40% du PIB).
Alors, peut-on pour autant rendre responsables les seuls fonctionnaires ? Pas vraiment. Car la Grèce est aussi championne d’Europe de l’économie souterraine qui représenterait entre 20 et 30% du PIB, économie souterraine dont le corollaire est la fraude fiscale, les pots de vin et par conséquent un énorme manque à gagner au niveau des rentrées fiscales. Et quand on atteint de tels pourcentages, personne n’est innocent, disons-le clairement, les Grecs sont entièrement responsables de leur situation.
Et on a le droit de le dire « clairement » car c’est nous qui allons en partie payer la note, les 27 venant de demander aux banques privées d’abandonner 50% de leurs créances, soit environ 175 milliards. Et la France possède à elle seule 40% des créances grecques.
Au fait, connaissez-vous un pays dont le quart de la population active est fonctionnaire et qui en a embauché deux millions en trente ans, et qui d’après certains en manque terriblement, qui lâche plus de 50% de son PIB en dépenses publiques, qui a une dette énorme de 1.800 milliards, qui accuse toujours le « grand capital » de tous ses malheurs, et qui n’acceptera aucun sacrifice pour sauver la prochaine génération ? Et si on allait se faire voir chez les Grecs ?
(28/10/2011)
LE CHRONIQUEUR