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Dossiers politiques

Un peu dans l’indifférence générale, le Parti Communiste vient de tenir son 36ème Congrès qui a vu la réélection de Pierre Laurent au poste de secrétaire général avec quand même 100% des suffrages (80% lors du 35ème Congrès), on n’avait pas vu ça depuis au moins Georges Marchais, dont le bras droit jusqu’au milieu des années 80 était Paul Laurent, le papa du nouveau boss.
La recherche obstinée du système parfait, sans risques, sans failles, politiquement correct et socialement généreux nous interdit désormais d’être compétitifs, réactifs, voire ambitieux et téméraires. Notre choix s’est porté sur l’eau tiède. Nous considérons comme définitivement acquis et inscrit sur les lapidaires de la Constitution et des Droits de l’Homme tout ce qui nous est arrivé de bon quand tout allait bien, ou quand tout était à reconstruire au sortir d’une guerre de plus.
Notre incapacité à admettre qu’il faudrait peut-être abandonner, ne serait-ce que 5% de ces acquis dans la louable intention de protéger et préserver l’essentiel pour le futur, relève de l’autisme, et c’est le mot le plus consensuel qui me vient maintenant sous la plume.
63% des Français approuveraient l’intervention de nos forces armées au Mali (selon l’IFOP), et parmi eux 77% de sympathisants socialistes, 68% du Front de Gauche, 63% à l’UMP et 53% au Front National. Comme dirait l’autre, je ne vais pas pouvoir continuer à écrire cet article car les bras m’en tombent ! Nous voilà avec plus d’électeurs à gauche qu’à droite pour faire la guerre. Comme quoi Panurge a bien développé son système de franchises, c’est inéluctable, le chef a parlé, le chef a raison, on suit le chef.
Et pourtant, il parait que chaque jour de présence là-bas coûterait environ 400.000 euros, rien qu’une heure de Rafale est facturée 27.000 euros au contribuable, ce même contribuable qui est prêt à faire 12 km pour payer son gasoil 5 centimes moins cher qu’en face de chez lui.
Dans une interview au Parisien (6 janvier), Benoît Hamon, Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire et à la consommation, nous fait part de sa vision de la lutte contre le chômage en nous expliquant que « si le besoin se fait sentir de recruter davantage d’emplois d’avenir que les 150.000 prévus… il faudra le faire », ajoutant, « depuis dix ans, les entreprises licencient beaucoup et embauchent peu en CDI. » Un constat qui va peut-être dans le même sens que celui du député PS de Paris Pascal Cherki qui, en guise de vœux, adressait récemment un « mépris républicain » au MEDEF.
Dans leur excellente et impartiale biographie consacrée à Le Pen (chez Robert Laffont), Philippe Cohen et Pierre Péan ont choisi comme sous-titre « une histoire française ». C’est exact, mais pas totalement significatif.
Exact car la vie publique de Jean-Marie Le Pen accompagne toute l’histoire de la 5ème République, il fut même député poujadiste (une seule fois) avant le retour aux affaires du général de Gaulle en 1958. Mais ensuite, plus rien. Plus rien durant trente longues années hormis une vie de chef de mouvement « groupusculaire » et inaudible électoralement. Le Pen disparaît des écrans radar avec l’arrivée des Gaullistes, et cette absence durera jusqu’au milieu des années 80, c'est-à-dire avec l’arrivée à l’Elysée de François Mitterrand.
L’intervention des forces aériennes françaises au Mali illustre à la perfection le gouffre qui sépare les bobards d’une campagne électorale et la dure réalité du pouvoir, il faut un jour ou l’autre franchir ce Rubicon comme un César !
Avec François Hollande, on le savait et ses alliés Joly, Mélenchon, Mamère et compères, y veilleraient, la France ne s’immiscerait plus dans des conflits qui ne la concernent pas, retrait d’Afghanistan et annonce du démontage du bureau de la « France-Afrique » furent les promesses d’un beau mois de mai…
Dans une interview récente (30 janvier) donnée au « Parisien – Aujourd’hui en France », l’économiste Jacques Attali justifie le taux d’imposition qui vient d’être rejeté par le Conseil constitutionnel en expliquant « qu’une tranche à 75% pour deux ans ne serait pas tragique », nous avoue que Jean-Marc Ayrault à Matignon « est tout à fait au niveau », ou encore que « le modèle allemand est catastrophique… pace qu’ils n’ont pas d’enfants », alors que nous allons aller bien, d’après lui, grâce à notre démographie exemplaire.
On se souvient de la phrase de François Hollande en juin 2006, « Je n’aime pas les riches. » Il n’était alors que le patron d’un parti politique et pouvait, à ce titre, avoir une opinion à monter en kit adaptable aux situations du moment. Aujourd’hui Président de la République, pourrait-il nous refaire le même coup aussi facilement ? Sûrement pas. Mais cette phrase n’était pas arrivée par hasard au détour d’une conversation de fin de repas arrosé.
« Je n’aime pas les riches », on n’aime pas les riches en France, ici on regarde l’argent de très haut, et c’est sans doute pour cela que les mouvements anticapitalistes, altermondialistes et ultra-gauchisants ont pignon sur rue. Mais comme tout pignon ce n’est souvent qu’une façade, un attrape-nigaud, car ceux qui annoncent régulièrement la fin du capitalisme n’ont rien en commun avec les fameux damnés de la terre.
« Tout le monde y gagne parce que nous nous unissons pour être plus forts… c’est tout le contraire d’une délocalisation », c’est ainsi que Arnaud Montebourg, notre ministre du Redressement productif vantait les mérites de l’installation du constructeur Renault à Oran, et ce lors de la visite du Président de la République en Algérie les 19 et 20 décembre derniers.
Moins d'un mois plus tard, Renault annonce un vaste plan de suppressions de postes en France, histoire peut-être de compenser ceux de la non-délocalisation en Algérie...
Il n’a pas parlé de repentance et il n’a pas fait d’excuses nous a-t-on dit la larme à l’œil, comme avec un certain soulagement feint et très hypocrite à l’issue de la visite du Président de la République en Algérie les 19 et 20 décembre derniers.
Pas d’excuses ? Mais alors que voulait dire cette phrase qui parlait de la reconnaissance des « souffrances que la colonisation française a infligées au peuple algérien » ? Cette « reconnaissance » tenait bien lieu d’excuses nationales officielles, d’autant plus que le Président avait bien jalonné le terrain miné en précisant que l’Algérie avait été soumise pendant 132 ans « à un système profondément injuste et brutal ».
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