Dossiers politiques
Après le Président « bling-bling », voici le Président « Zigzag », il n’a rien d’un zigoto, c’est apparemment plutôt un bon zigue avec lequel on irait peut-être en vacances à Zagreb ou à Zagazig pour boire sur le zinc un thé à la menthe en regardant zigzaguer un zébu accro au Zan.
On pense aussi à Zadig décrit par Voltaire, Zadig trahi par sa femme ( ?!) et nommé Premier ministre grâce à ses mérites. Un obscur besogneux diront les méchants, mais qui avait un fond un tantinet socialiste.
En l’espace de quelques semaines, deux « monstres sacrés » du cinéma français ont plié bagages pour s’en aller voir ailleurs, le premier, Christian Clavier, à Londres, le second, Gérard Depardieu, à Néchin en Belgique. Il faut dire que leurs mauvaises fréquentations récentes et publiques ont contribué à changer leur statut de « monstres sacrés » en monstres tout court. Car à entendre le lynchage verbal diffusé sur nos médias, on frôle quasiment la haute trahison passible d’une peine de mort à rétablir dare-dare au nom du patriotisme et ces valeurs que nos responsables politiques adorent mettre en avant histoire de chauffer le citoyen lambda. Il est vrai, comme l’écrivait Jean Cocteau, que «nous croyons encore que l’égalité consiste à trancher tout ce qui dépasse. »
Aurait-il suffi d’emporter trois législatives partielles pour que le moral de l’opposition passât de couvert à dégagé ? La belle affaire ! Bien sûr, cela peut faire du bien aux électeurs de l’UMP, ballottés, moqués, et peut-être même en plein doute, de gagner trois scrutins sur trois six mois après une défaite, cela montre que la politique menée jusqu’alors n’a pas réussi à mobiliser le camp du « changement maintenant ».
Oubliant le passage par le bureau de vote, la gauche est allée faire son marché de Noël pour un plein de boules, histoire de montrer son mécontentement face au chômage qui poursuit sa progression, face aux nombreuses charrettes, aux revirements et autres reculades du pouvoir.
Alors certes, l’UMP a profité de la situation dans trois circonscriptions, mais cela ne doit pas forcément rassurer l’opposition car il reste les 9/10ème du chemin à faire pour renverser la situation, en clair François Hollande a brûlé un semestre, il lui en reste neuf à passer au château.
« Qui s’applique à une partie d’un tout », c’est la définition d’une partielle, rien de plus.
« L’UDI est une terre d’accueil » lançait Jean-Louis Borloo ce dimanche de fracture à l’UMP quand Alain Juppé a claqué la porte, retournant sur ses terres d’Aquitaine beaucoup plus sereines et feutrées. Et le président de cette Union des Démocrates et Indépendants officiellement fondée il y a quelques semaines, d’enfoncer le clou en affichant un optimisme inébranlable : « L’UDI sera largement devant l’UMP aux européennes de 2014 ». Fanfaronnade ou analyse à chaud d’une situation absolument inédite à droite ? L’avenir le dira très vite…
Lorsque Michel Debré, ministre du Général de Gaulle, décidait au milieu des années soixante l’extension du camp militaire du Larzac, il n’imaginait pas que cette décision allait entraîner un mouvement de protestation et de désobéissance civile non-violente qui durerait plus de dix ans, puisque c’est François Mitterrand, après son élection en 1981, qui fermera définitivement le dossier. Certains ont connu leur moment de gloire à cette occasion, en ont même profité pour entrer en politique à l’instar de José Bové.
Avant, il y avait la Sainte Ampoule de Reims où l’on sacrait le Premier Secrétaire du Parti Socialiste après bourrage d’urnes entre le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône. Le spectacle était gratuit, ça amusait les enfants, mais on l’a vu, au bout du compte, les deux rivales d’alors ont été contraintes de passer leur tour à cause d’un troisième homme venu de Corrèze..
C’était avant, car promis-juré-craché, on ne reprendra pas les socialistes à ce jeu-là, d’ailleurs le nouveau Premier Secrétaire a été adoubé un peu comme un successeur de Tito.
La Commission sur la rénovation de la vie publique, présidée par Lionel Jospin, vient de rendre son rapport au Président de la République. Un de plus direz-vous, après Gallois voici Jospin, en attendant peut-être le Père Noël…
Et que nous propose ce rapport Jospin ? D’être un peu plus en phase avec les autres démocraties européennes, notamment en matière de non cumul des mandats. Une idée qui fait son chemin chez nous, à tel point que François Hollande en avait fait l’une de ses propositions de campagne au même titre que l’arrêt du nucléaire partiel et la non augmentation de la TVA. D’où cette Commission ad hoc avec le capitaine Jospin à la barre.
A un peu plus de quinze mois des élections municipales, toutes les formations sont en campagne, bien que personne ne l’avoue encore. A gauche, on va tenter de sauver les meubles si la situation économique demeure dans le rouge, et à droite on compte bien se refaire enfin une santé au plan local après de trop nombreuses défaites ces dernières années, tant aux municipales qu’aux cantonales et régionales, sans oublier bien sûr les scrutins nationaux du printemps dernier.
Le travail de monsieur Gallois sera « étudié, analysé et respecté » nous prévient Arnaud Montebourg le ministre du Redressement Productif. Il sera étudié et analysé, on peut imaginer la commande d’un rapport « Machin » pour analyser le rapport Gallois, avant qu’un super rapport ne renvoie tout le monde aux calendes grecques, que d’ailleurs François Hollande devrait visiter avant la fin de l’année.
Les retraités sont inquiets pour leur avenir, c’est ce que nous avons entendu après la décision du gouvernement de ponctionner les pensions de ceux qui sont imposables, et ce de 0,30 % chaque mois. Disons que sur une retraite de 2.000 €, ces 0,30% correspondront à environ 6 euros prélevés. Pas de quoi descendre dans la rue. Souvenons-nous qu’un peu plus au sud, ces mêmes pensions ont parfois été amputées de 20 à 30%. Mais on le sait, ici en France on a l’habitude d’avoir un malheur d’avance, même si il y a plus de beurre que d’épinards dans l’assiette. Sans doute un vieux réflexe datant des tickets de rationnement…
En tout cas, ce n’est pas cette micro ponction qui doit inquiéter les retraités français mais la froide certitude démographique en la matière. Nous comptons aujourd’hui environ 28 millions d’actifs (dont trois millions de chômeurs) pour 16 millions de retraités. L’évidence s’est posée sur le bout de notre nez, nous ne pouvons décemment plus faire semblant de ne rien voir, nous n’avons même plus deux actifs pour entretenir un retraité, ce qui, eu égard à la fabuleuse expansion de notre espérance de vie, aux progrès considérables de la médecine, et à notre indigence désormais chronique face au boulot, devrait être déclencheur d’une alarme permanente : nous allons vivre un séisme dont l’amplitude n’est même pas graduée chez Richter !