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Dossiers politiques

Intenable ?...

08/10/2012
Sont-ils à leur place ? La question devient récurrente face aux nombreux renoncements et autres rétropédalages de ces dernières semaines livrant leur dose de grain à moudre à des médias qui, une fois la lune de miel consommée, les fameux Cent Jours, ces trois mois nécessaires à un nouveau pouvoir pour prendre ses marques, n’ont plus de scrupules à détruire ce qu’ils ont adoré.
Mais force est de constater que cent jours n’ont pas suffi et que le temps semble jouer contre ce gouvernement confronté chaque semaine à sa cargaison de mauvaises nouvelles.
« Il faut que nous soyons compétitifs » nous a rappelé François Hollande lors de son sermon d’un jour ouvrable consacré aux hausses d’impôts et de charges, notamment pour les TPE (très petites entreprises) et les auto-entrepreneurs que le gouvernement s’apprête à exécuter. Il faut que nous soyons compétitifs car avec les 150.000 emplois aidés – et payés par le contribuable – et les 40.000 enseignants promis dès 2013 par Vincent Peillon, ne perdons pas notre temps à remonter les manches, coupons-les immédiatement au niveau des épaules, on gagnera du temps.
Et pour enfoncer le clou, la même semaine et de passage au salon de l’auto, le Président normal a osé une métaphore qui ressemblait davantage à une antanaclase qu’à une promesse en rappelant qu’en matière automobile « il fallait de la reprise comme en économie. » Problème, la boîte auto de la France est en mode « parking » depuis déjà quelques mois…

Effet Doppler ?

23/09/2012
Semaine après semaine, on en viendrait à douter de notre parfaite capacité à entendre les sons venus d’en haut, de tout en haut. Serait-ce un effet Doppler dû aux déplacements de notre Président sur les pas de son prédécesseur qui impliquerait que l’on ne comprît pas toujours la variation des fréquences du changement, ou bien un problème de barreau brisé sur l’échelle heptatonique nous interdisant l’accès au sol supérieur, celui où les grands hommes prennent de grandes décisions, mais force est de reconnaître qu’il y a du cafouillage dans la réception des messages de plus en plus codés envoyés par le pouvoir depuis quelques semaines, disons pour faire court depuis le 7 mai au matin.
Début octobre, les députés seront appelés à se prononcer au cours d’un vote sur la ratification du Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance (que l’on nomme encore le « pacte budgétaire ») voulu, entre autres, par Nicolas Sarkozy.
On sait que ce Traité est basé sur la fameuse « règle d’or » qui invite les signataires à ne pas dépasser les 3% dans leurs déficits publics.
Ca vous a sûrement échappé, et c’est normal car les médias n’ont pas trop insisté sur le sujet, mais lors des universités d’été du Parti Socialiste à La Rochelle, là où la Royal s’est fait couler dans le port, les jeunes socialistes, dont certains seront ministres dans dix ou vingt ans, voire maire de Tulle-les-Bains, ont animé des ateliers-débats d’où sont sorties des propositions allant des pistes les plus sérieuses à d’autres quasiment nord-coréennes, comme quoi la social-démocratie au parti Socialiste puise encore parfois sa philosophie dans les œuvres reliées de Lénine. C’est vrai, et c’est connu, quand on est jeune on est aussi un peu révolutionnaire.
L’une de ces propositions méritait quand même que l’on s’arrêtât sur sa grande pertinence économique : certains jeunes socialistes du PS ont soumis l’idée de faire payer un loyer aux propriétaires d’appartement ou de maison dont les crédits seraient arrivés à terme. Ni plus, ni moins. Enfin, plus à payer et moins à dépenser. En clair, vous avez payé votre logement principal pendant vingt ans, et désormais vous aurez à acquitter mensuellement un loyer pour vous apprendre à être solidaire avec vos voisins locataires. Bien sûr, vous serez toujours soumis à l’impôt foncier, qui peut, dans certaines villes, déjà faire penser à un loyer eu égard aux sommes exorbitantes réclamées.
Les noces ne durent qu’un jour, le mariage toute la vie, on connaît le dicton. En politique, on peut toujours divorcer tous les cinq ans : « putain, encore cinq ans ! » comme aurait dit la marionnette d’un maître Jacques un brin fataliste.
Eh oui, les Français ont l’impression d’avoir la gueule de bois comme après un excès de Picon bière, ou simplement d’avoir été trompés sur la mariée, ou sur la dot. Pourtant, on leur avait bien tartiné les méninges, il fallait se débarrasser coûte que coûte de l’usurpateur pour mettre un type normal à sa place, un type qui avait promis de leur « rendre leur rêve », un type qui saurait s’entourer de grands mamamouchis des provinces les plus reculées, des héros de Nantes et d’ailleurs, que des pointures qui auraient vite fait de tordre le cou à la crise, qui déjà faisait dans sa culotte.
Contrairement à ceux de Napoléon qui, de mars à juillet 1815, furent fort actifs mais synonymes de fin de règne, sous notre République cinquième du nom, les Cent Jours sont habituellement frappés du changement, même symbolique, d’innovations heureuses ou malheureuses, c’est la période d’entrée en matière d’une nouvelle orientation politique qui annonce la rupture avec ce qu’on appellera alors « l’ancien régime ».
La plus significative ou flagrante version de ces fameux Cent Jours fut celle que l’on a connue avec le premier mandat de François Mitterrand qui, très habilement, sut s’entourer de cette aura protectrice qui devrait profiter à tout nouveau locataire de l’Elysée.
Lorsque l’Empire allemand a été proclamé en 1871 dans la Galerie des Glaces de Versailles, transformant le roi de Prusse en empereur Guillaume, et ce selon la volonté du chancelier Bismarck, nous pouvions alors être assurés des conséquences prévisibles qu’une telle transformation entraînerait sur le devenir de l’Europe. Cette tentative de résurrection du Saint Empire Romain Germanique fit basculer le monde dans la guerre à deux reprises, et c’est sur un champ de ruines que Français et Allemands accepteront – enfin – de se parler d’égal à égal et de se respecter, même s’il fallut bien forcer le destin à plusieurs reprises.
Bien sûr, l’entente cordiale a été comme gravée dans le marbre par de Gaulle et Adenauer, puis par Mitterrand et Khol, mais les soucis nés de la crise récente ne manquent pas de ressusciter quelques idées noires, pacifiques fort heureusement, sorties tout droit de querelles passées.
« Un jour j’irai vivre en Théorie, parce qu’en théorie tout se passe bien. » On connaît l’expression. Elle nous rappelle cette « espérance mère des imbéciles » comme disent nos amis Polonais qui savent de quoi il en retourne en la matière. Et si l’espérance a du bon, en théorie, en pratique elle n’apporte que désillusions et mauvaises herbes, celles qui reviennent à chaque coupe au fond de notre pensée pavé de bonnes intentions. Finalement, à quoi bon espérer des jours meilleurs me direz-vous ? Et pourquoi pas ? Il se trouvera bien un jour quelqu’un pour nous sortir de cette immense lassitude collective qui nous envahit lorsqu’il s’agit d’affronter ces défis à relever.
« Je meurs de soif auprès de la fontaine » écrivit François Villon. Quelle merveilleuse manière de décrire, quelque six siècles plus tard, l’état dans lequel nous avons mis notre société.

L’étau mortel

24/06/2012
Depuis le 17 juin, l’UMP a des doutes : a-t-on utilisé la bonne stratégie vis-à-vis du Front National ? Et le débat, forcément, empiète à la marge, au centre où bien sûr il est hors de question de se déshonorer en évoquant cette question, parce qu’il n’y a pas à débattre.
Certes, il n’y a pas à débattre sur le fond même car, on le sait, ce parti est une création de la gauche initiée par François Mitterrand, une machine à faire perdre la droite chaque fois que cela est possible. Et ce fut possible, à l’occasion d’élections nationales en 1988, en 1997, et en 2012, cette fois-ci il y avait même comme un doucereux fumet de revanche qui venait d’un fond de sauce cramée par Sarkozy en 2007. Et si, depuis le début des années 80, le Front National a pu déranger la droite lors des législatives, on ne peut oublier toutes ces élections locales où les triangulaires furent dévastatrices pour le RPR, l’UDF, puis l’UMP.
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